mercredi 31 mars 2010

EXPO " FICTIONS" , à La librairie "Le Chant de la terre" à Pont st Esprit (Gard)

"Le retour des poissons."
L'un des deux panneaux -collage clin d'œil au 1er Avril

Vous êtes cordialement invités au vernissage de  ce Vendredi 2 Avril, si vous êtes dans les parages!
A partir de 18 h.
LA LIBRAIRIE est également ouverte tous les Dimanche matins.


"Le Titan" , gouache et pastel , sur papier;



 "Personnage à l'oiseau" , gouache et pastel sur papier



Dans la maison , gouache et pastel sur papier

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J'accroche tous mes drôles de Zigues demain ,après mon travail,
çà va être la course!!
vous comprenez ainsi mon absence de ces pages ,ces derniers jours ..
Je ne sais plus où donner de la tête !
et avec ce changement d'heure + une fin de gros rhume ,
Croukougnouche est toute "éplumassée" , pour reprendre une expression de ma délicieuse cousine Riquette,
qui affectionne les tournures fleuries ( goût que je partage fort).
Cette ravissante demoiselle de 80 Printemps , en son île des Charentes,
cultive son jardin et soigne ses deux minettes ,
Je la salue de la part du chevalet qui a bien servi!

Sur ce , bonsoir à tous mes visiteurs(ses)!

Chic!! un nouveau mois  qui commence demain!
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samedi 27 mars 2010

Un film qui va si bien au Printemps..



J'ai vu , il y a  trois ans et quelques ce film qui m'a réellement charmée.
Les petits livres de Béatrix Potter ont enchanté mes enfants ,au temps de leur jeune âge ..
j'ai adoré l'ambiance , les images de nature et l'interprétation , très anglaises , empreintes de poésie bucolique
Je ne sais pourquoi les images m'en sont soudain revenues en mémoire .. le Printemps, sans doute????
 J'avais envie de vous faire partager  ce moment !

du rififi chez les cats'


Viens là, que j'te griffe la narine!
 
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jeudi 25 mars 2010

Mouvance


  photo  V modifiée A
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mercredi 24 mars 2010

CONTE SATYRIQUE



 huile sur panneau , 98 x 90  / 2007  . Mottelet
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mardi 23 mars 2010

Pour Epamin'

Vous y rencontrerez une douce et ravissante créature,
trop souvent exterminée, 
mais fêtée ci dessous , 
par un troubadour de haut lignage!!



N'en déplaise aux jardiniers féroces.....

lundi 22 mars 2010

La matière des rêves



 Les pensées éparses
Effleurent des traces informes,
Suivre sans savoir,
Entrer sans y croire,
Rêver dans le noir
D'impossibles couleurs,
De douceurs lointaines
En saveurs obscures....

Cheminer en pays inconnu,
Hors-soi,
En-vous..

Être
Peut-être,
Rien ,
Tout.
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dimanche 21 mars 2010

Droit dans les yeux




Je sais que vous me regardez,
Pendant qu'elle parle au téléphone,
Je sais que vous êtes là ,
Je sens votre présence.
Je ne partirai pas,
C'est comme ça.
Ne dites rien,
Ne me touchez pas,
Vos yeux
Suffisent. 
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samedi 20 mars 2010

Parole d'oiseau



 Certains matins 
Le dedans et le dehors se confondent,
Entrer ou sortir ?

 
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jeudi 18 mars 2010

Ami affectueux!!

Sans commentaire!!!!



Juste délicieux!!!
 Un merci spécial à Anne M pour cet envoi ciblé!!
Mrouaouhhh!
 

mardi 16 mars 2010

La tenture



  L' animal est poursuivi,
L'étoffe usée raconte une chasse en pays lointain..
Je l'ai connue drapée sur le grand vieux piano désaccordé,
Cachées dessous , nous écoutions le flot de notes,
Le pied de ma grand-mère sur la pédale, déployait la résonance
Tandis qu'elle jouait
De la musique en cascade ,
L'oreille collée au ventre de bois  , le nôtre vibrait de concert.
Quand le silence soudain,
Ses jambes éclipsées
Le couvercle qui claque
 Nous émergions échevelées , transportées
Par la magie des sons,
Et c'était l'heure du thé , du goûter ,
Ne pas laisser échapper les tasses si fines ,
si vieilles ,
Nous semblait-il,
Nous retenions une grimace en trempant nos lèvres:
Le thé de chine fumé
Saveur trop étrange pour notre âge,
Mais la brioche ..
Je m'asseyais du bout des fesses sur la banquette 
De tapisserie passée,
Et , maladroitement mes mains essayaient de réveiller 
Le monde inconnu
Les touches jaunies 
Trouver la clé ...
Les adultes parlaient , très loin,
si loin,
apprivoiser
l'envie
le besoin
Le piano....

J'ai gardé la tenture


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lundi 15 mars 2010

LE CRIEUR MAGNIFIQUE


Le crieur de La Croix Rousse, Gérald Rigaud est un personnage hors des sentiers battus , que j'ai eu la chance de croiser lors du Samedi du Printemps des Poètes , à Bourg st Andéol ( Ardèche) , le week-end dernier . Le temps glacial n'était pourtant pas propice aux déambulations ,  le public clairsemé , mais tout cela n' a pas entamé l'énergie déployée par les organisateurs et participants de cette journée .
Cette rencontre joyeuse et impromptue a permis des moments d'impros collectives , en rue , dans des cafés et restaus et autres commerces de la ville , Gérald  déclamant des textes semés préalablement dans des boîtes prévues à cette effet, et sillonnant les rues sur son triporteur sono avec son porte-voix.
Pour ma part , un grand moment poétique dans un salon de coiffure , où , sur des textes de Garcia Lorca lus  à deux voix -bilingues , j'ai brodé d'improbables intermèdes à la guitare.....
et aussi , du méli-mélo réjouissant  avec accordéon en complicité avec cet artiste atypique et chaleureux!!
Un vrai bonheur!!
Je joins ci-après des documents glanés sur le net , en vous enjoignant vivement à pianoter ensuite pour en savoir encore un peu plus sur cet énergumène génial!!!
Et sa référence au crieur breton de Fred Vargas ( "pars vite et reviens tard" ) que j'affectionne ,m'a comblée d'aise!!!


Le crieur public de la Croix-Rousse- 28 février 2010 from Atelier de création libertaire on Vimeo.
Le crieur public de la Croix-Rousse - 10 janvier 2010 from Atelier de création libertaire on Vimeo.



POUR LE CONTACTER :
Ministère des Rapports Humains, chez Mr Claude Couffin 13, rue du Chariot d'Or, 69004 Lyon.
Mail : rapportshumains@yahoo.fr informations programmation : 06 31 83 58 94

dimanche 14 mars 2010

CINEMA -POISSONNERIE / 5 - FIN



J'ai maintenant 11 ou 12 ans et la mode est au caban : loup de mer , c'est pas mal non plus!
J'ai en tête " L'étrange aventure de Mme Muir" , le fantôme du capitaine est diablement séduisant..
Avec le col remonté, le bonnet marin et l'air pas commode, je franchis la porte vitrée de l'épicerie Villion
( ne jamais y acheter de yaourts au chocolat , ils sont toujours avariés avant la date, le frigo est fatigué )
et c'est un vrai triomphe : Mme Villion-mère , grosse femme revêche juchée sur sa haute chaise paillée devant la caisse , me salue d'un : " Et pour le jeune homme , qu'est ce que ce sera ??" J'en avale ma salive de saisissement et , prenant une voix adaptée à mon nouvel état ( donc grave et bourrue) je demande les deux boites de petits pois extra-fins prévus pour accompagner le rôti de midi .
De ce jour, je me mets à cultiver mon personnage, m'essayant même un matin à la bagarre, avec l'ignoble Dufour qui cherchait des noises à ma sœur dans le car .
Bien sur, je ne fais pas le poids, mais le bouton arraché de mon caban comme preuve irréfutable de ma bravoure, je rentre gonflée de gloire à la maison où je déchante rapidement face aux récriminations du grand conseil familial.

Depuis quelques temps , on voit des affiches un peu olé-olé à l'EDEN: beaucoup de décolletés : Brigitte , Angélique , Michèle, Gina et claudia, j'en passe des plus pulpeuses encore, et les rassemblements pétaradants des Samedi sont toujours plus agités . Francine se met du fard à joues pendant le trajet jusqu'à Compiègne et elle m'a montré son soutien-gorge à balconnet dans les toilettes du Lycée . 
Moi, j'ai laissé repoussé ms cheveux et affectionne un manteau-maxi, marron . Je suis passée à la phase romantique, j'aime les histoires d'amour tragiques et là, je suis servie , car à l'EDEN , on passe "ROMEO et JULIETTE" de Zeffirelli. C'est ce soir, et Claire , ma meilleure copine ,qui habite tout en haut, la grande maison dans le parc, a aussi permission de sortie .
en attendant , dernière corvée : aller choisir des merlans à la poissonnerie : ma grand-mère , qui habite maintenant sa chouette maison au pied de la forêt ( le renard lui dévore ses poules) ,m'a bien recommandé d'examiner les yeux des poissons qui doivent être très brillants.
Monsieur Delbaux , en forme, le crayon coincé derrière l'oreille gauche est en train de servir un jeune homme que je ne connais pas . " Tiens! bonjour Charlotte ! tu viens pour les merlans, je suis à toi dans un instant! mais , que je fasse les présentations : c'est Christophe, le petit fils de Madame Thibaut, de la rue du Paradis "
L'intéressé se retourne, et là, j'ai le choc de ma vie , car il ressemble trait pour trait, en plus jeune , à Robert  Taylor jouant Lancelot dans "Les chevaliers de la table ronde"...
Je souris poliment et serre la main qu'il me tend . 
Décidément, Maurice est en verve aujourd'hui : " Vous avez vu, les jeunes, je passe un beau film ce soir, en plus c'est du Shakespeare , vous n'apprenez pas çà à l'école ??"
Je suis telle ment troublée que j'en oublie de vérifier les yeux des merlans . Au moment où Monsieur Delbaux les fait glisser sur le papier , il me semble bien qu'ils sont du genre vitreux, mais je n'ai pas le temps de réagir , car le fameux Christophe vient de sortir en me lançant " Salut! à ce soir, peut-être!"
Je paye au plus vite pour m'éloigner du bac de crevettes roses qui empestent terriblement, et je rentre à la maison en flottant un peu . Les merlans , bien grillés à la poêle , passent comme une lettre à la poste, et je me retrouve à tourner en rond dans ma chambre en me demandant quel pull je vais bien pouvoir mettre ce soir .
 Claire m'a téléphoné et nous nous retrouvons à l'heure convenue devant le cinéma.
L'EDEN n'a guère changé depuis l'épisode des pétards , sauf peut-être en pire : les sièges sont carrémént effondrés.
L'affaire de Monsieur Delbaux semble péricliter. Marie-Pierre , l'épouse aux mouchoirs est partie loin des odeurs de poissons et Francine réside chez sa tante , à Paris où elle apprend la coiffure.
Au moment où nous entrons nous assoir, la lumière s'éteint déjà , et dans l'obscurité , j'aperçois une silhouette qui s'installe sur la même rangée que nous. Je grogne intérieurement contre cette intrusion : la salle est à moitié vide et il y a bien assez de places pour ne pas se coller les uns contre les autres.
 Claire me raconte les dernières de son frère ainé , parti en Bretagne depuis plusieurs mois .
La lumière se rallume pour l'entracte : c'est Christophe Inconnu qui est assis, comme par hasard  à côté..
sourires, nouvelles présentations etc..

De nouveau , le noir, le générique et la musique m'emportent, les images aussi, irrémédiablement, vers le dénouement stupidement fatal.
J'ai envie de me lever pour ne pas assister à tant de gâchis, mais alors que je sens des larmes incontrôlables glisser le long de mon nez, une main réconfortante vient cueillir la mienne . Je ne dis rien. Le film se termine .
J'ai réussi à essuyer mes yeux à tâtons . Ce qui me console , c'est que Claire aussi a le regard rougi .
Dehors , il fait vraiment froid. Ce sont les vacances de Toussaint , je viens de voir mon dernier film à l'EDEN , mais je ne le sais pas encore . Je viens aussi de rencontrer celui qui deviendra, un peu plus tard, mon premier mari, mais je ne le sais pas non plus..
Les années passent comme le vent , me voici de nouveau au même endroit , et j'ai les cheveux courts , comme avant .
Les mains dans les poches, je descends la rue sans plus m'attarder.
sur la grand -place , l'immense sapin illumine le parking, la pharmacie est encore ouverte, elle a changé depuis longtemps de propriétaire .
Je m'engouffre dans la voiture où Sébastien m'attend, direction St Sauveur pour les retrouvailles de Noël avec toute la famille.
L'EDEN -CINEMA n'existe plus,
mais le film est loin d'être terminé.

                   FIN

28 Septembre 2009.
Cette nouvelle a participé au concours de nouvelles liées au cinéma , "prix Jean Lescure"  , 
Merci à Christian Cazals ( Miscellanées)  qui m'a poussée à tenter l'aventure .
Ce récit est une fiction , librement inspirée de souvenirs personnels. 

Les illustrations sont des clichés de fragments de deux panneaux peinture-collages ( Mottelet)
 
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samedi 13 mars 2010

CINEMA-POISSONNERIE / 4



  Nous sommes à 5 mn à pied de l'EDEN, mais , vu que ma grand-mère connait tout le monde, je crains le pire, à savoir, des conversations à rallonge, surtout avec le maréchal-ferrant, Monsieur Dupressoir (il y a encore de nombreux chevaux de trait dans les fermes de Belazy) , juste après la boulangerie.
  Elle bricole beaucoup , ma grand-mère, et elle a justement des conseils à demander par rapport aux clapiers qu'elle est en train de monter pour sa nouvelle maison près de la forêt où elle espère emménager au Printemps.  Elle ne peut pas souder les cadres et elle aimerait bien que Monsieur Dupressoir le fasse pour elle en échange d'un gros plat de gratin dauphinois....
 Mais , jour de chance!  Aucune trace de Monsieur Dupressoir dans sa cour pleine de trucs rouillés, et nous arrivons bien à l'heure à l' EDEN.
 Les portes à hublots sont grandes ouvertes. Dans le hall il y a déjà pas mal de monde : des parents avec enfants bien peignés, des plus grands qui se poussent du coude et se racontent des bêtises en nous regardant en coin.  Je leur tourne le dos et me régale en détaillant les photos accrochées sous verre qui ornent les murs pâlichons . La porte de communication avec la poissonnerie est fermée .

Céline tient toujours la main de ma grand-mère , en grande discussion avec Monsieur Delbaux qui a troqué son vieux tablier" qui sent " contre un pull en v gris, très chic. Dans son genre, c'est un bel homme , grand et mince, avec un visage très mobile et expressif . Il détache les trois tickets en souriant et nous pouvons entrer dans la salle: elle est un peu en pente, la pénombre est éclairée par des appliques en verre granité fixées sur les murs latéraux tendus de reps beige .
 Nous nous installons pas trop loin , bien au milieu . Les sièges claquent, le rembourrage est plutôt cabossé et nous avons apporté chacune un gros gilet en plus, à glisser sous nos fesses pour y voir mieux.
Le dos des sièges de devant sont pleins de traces de mégots et il y a même un vieux chewing-gum collé.
Pour le moment, le rideau rouge est tiré . A droite , une porte donne dans la cour , derrière la poissonnerie .
En face de la maison de Monsieur Delbaux, sur le côté du mur du jardin, il y a les toilettes , mais nous, on a pris nos précaution avant de partir.
Bon, chut ! le film va commencer . En me retournant, j' aperçois le haut du crâne de Monsieur Delbaux par la petite lucarne . 
Brusquement, le son éclate dans les hauts parleurs, et l'image envahit brutalement l'écran : d'abord les actualités, les réclames et les bandes annonces pour les autres films  . Une petite pause pendant laquelle Monsieur Delbaux revient avec son présentoir en bandoulière, paquets de bonbons et esquimaux : ma grand-mère achète des caramels au chocolat . La lumière s'éteint et l'histoire commence....
Le fils du Roi de Scandinavie , Vaillant,est obligé de s'enfuir, détrôné par un usurpateur, ( il est très beau , Vaillant , avec ses cheveux noirs ) , heureusement , le voilà chez le roi Arthur, qui le nomme écuyer , il doit escorter la princesse Ilène jusque chez son père....
Mais soudain, dans la salle fusent des pétards, jetés sans doute par les garnements du premier rang : ma sœur se met à hurler , ma grand-mère se lève en maugréant  et se dirige vers la sortie , trainant Céline toujours en pleurs . Monsieur Delbaux, une lampe torche à la main , fait irruption dans la salle , mais les coupables de tiennent sur leurs gardes.
Ma grand-mère me fait signe et je suis bien obligée de la suivre , je suis furieuse de ne pas voir le film en entier. Je compense le lendemain , en m'offrant au camion-bazar du marché, une longue épée en plastique gris au pommeau doré . J'ai déjà divers accessoires : pistolet à amorces , chapeau de cow-boy et ceinturon en faux cuir .
Ma sœur est de bonne composition, je lui fais jouer la femme du shérif ou la prisonnière du désert : elle est d'accord et puis de toutes façons , elle n'a pas le choix, n'oubliez pas que je suis l'ainée .
Le seul problème est que tous mes héros préférés ont les cheveux courts, pas moi .
A force de  lamentations mielleuses , je réussis à obtenir d'aller chez Monique, la coiffeuse qui a son salon de l'autre côté de la place .
Et hop! les mèches rousses tombent sur le carrelage noir et blanc . Dans la glace, ma frange n'est pas très droite , mais je ressemble un peu au page du roi Arthur , au début de "Prince Vaillant" , je me trouve très à mon goût!

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vendredi 12 mars 2010

CINEMA-POISSONNERIE / 3



L' EDEN-CINEMA, je l'ai toujours connu . Nous habitions sur la place, au dessus de la pharmacie, aux premières loges pour tout : le marché du Vendredi, les fêtes foraines  avec le Chahut ,
les autos- tamponneuses et les avions à réaction, le " coupé de cou de l'oie" du 14 Juillet, les fanfares, les cirques et la kermesse , sans oublier les après-midi Dancing à " La belle chopine" , le café du "Ganster" , figure locale un peu louche, mais ayant les faveurs du maire.
  Toute la jeunesse des environs venait s'agiter le dimanche après-midi sous la boule à facette, musique en "vrai" , avec orchestre de bal jouant du yéyé pur jus.
  Beuveries aidant, en fin de journée, des bagarres éclataient régulièrement sur la place qui servait de parking, et quand la sonnette de garde retentissait, Papa devait aller panser et désinfecter les plaies des protagonistes hirsutes . Pour les cas plus sérieux, la gendarmerie locale était ameutée par les habitants des immeubles voisins.

Moi, c'est Charlotte, je suis l'ainée , j'ai une sœur , et plus tard arriveront deux frères, mais pour le moment , ils sont encore dans les choux .
Ce n'est pas vraiment drôle d'être la première, on attend de vous que vous donniez l'exemple .
Mon rêve, c'est d'être un garçon, mes lectures favorites sont les histoires policières, de cape et d'épée, le mystère, les aventures quoi!  Et dans ces histoires là, il n'y a pas beaucoup de filles .
Au cinéma, pareil: j'adore Pardaillan, Les flibustiers du Bounty, Les contrebandiers de Moonfleet, les disparus de St Agill...
L'EDEN-CINEMA, avec ma soeur Céline, nous en avons franchi les portes très tôt, grâce à la séance spéciale-Noël organisée par la mairie pour les enfants des écoles .
Avant le goûter pris en grande pompe dans la salle de la" Belle chopine" , nous avions droit au cinéma, un film bien choisi : un vieux Walt-Disney un peu défraichi ou un florilège de dessins animés de la Warner .
En tout cas c'était épatant!!
Ensuite , le plaisir de pénétrer dans la salle interdite du "Ganster" :  il mettait en route spécialement pour nous  la fameuse boule à facettes et nous sirotions notre chocolat chaud avec délectation.

Mais ma grand-mère, femme énergique au franc-parler veillait au grain . Mes parents , débordés par leur travail, lui avaient pour ainsi dire donné carte blanche, et , ma foi, elle ne badinait pas avec les convenances.
Elle avait décrété une fois pour toutes que l'EDEN-CINEMA, surtout le Samedi soir, c'était "un pince-fesse", 
aussi avait-elle décidé de nous servir de chaperon .
Petit retour en arrière nécessaire:

J'ai 8 ans, et ma soeur 2 de moins . Nous allons voir " Prince Vaillant" à la séance de 3 heures, mais nous sommes encore le matin. Je m'arrête un petit moment devant les affiches , sur le trajet de la boucherie-charcuterie Margry où je suis missionnée pour aller acheter un kg 500 de sauté de veau.
La patronne fait patienter les enfants de clientes en leur distribuant des tranches de saucisson à l'ail , j'y ai droit aussi , et j'extirpe le cercle de plastique avant de mastiquer avec entrain .
Le repas expédié, nous voyons arriver ma grand-mère , de la rue de l'image où elle loue une petite maison sombre mais amusante. C'est sur le trajet de l'école que nous empruntons chaque matin. Cette rue commence au coin de "La Belle Chopine", monte drôlement et se prolonge par " la sente" ,raidillon de terre qui longe un grand mur et des jardins potagers jusqu'à la rue haute où se trouve l'école de filles.
Céline et moi sommes déjà prêtes, socquettes bien tirées et très impatientes.
Ma grand -mère, en veste croisée , arbore une coquette écharpe à pois blancs sur fond bleu.
Ouf! ça y est , nous partons enfin!

 
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jeudi 11 mars 2010

CINEMA-POISSONNERIE / 2



En levant les yeux, j'essaie de retrouver trace du fronton au dessus des fenêtres à petits rideaux qui ont pris place dans les renfoncements où s'ouvraient jadis  les deux hautes portes battantes de l'EDEN - CINÉMA.
  A droite, la devanture de DELBAUX-POISSONNERIE a été murée et percée d'une jolie porte en bois verni.
Mais tout cela ne faisait qu'UN:
un MONDE, un ROYAUME ,
celui du CINEMA-POISSONNERIE- DELBAUX !!
  Seul le portail du jardin n'a guère changé , assez large pour laisser passer le camion de Monsieur Delbaux quand il revenait de Boulogne sur Mer avec ses caisses de poissons et crustacés . Il a juste été remis à neuf, et sur le pilier à droite , on aperçoit un interphone.
  La vieille maison à étage, en briques rouges un peu passées est restée la même, avec son joli balcon en bois peint et la pente du toit faisant comme un auvent . C'est là qu'habitait Francine, la fille du poissonnier. 
On se parlait durant les trajets en car , pour aller au lycée, et on se voyait au cinéma, mais jamais je ne suis entrée chez elle.  Sa mère ne se montrait pas beaucoup au magasin, pas plus au cinéma .
 Au moment des fêtes, elle aidait parfois son mari à servir les huitres, mais on sentait bien qu'elle n'aimait pas ça .....
     C'est qu'elle était un peu précieuse, la Marie-Pierre,
elle avait grandi au milieu des porcelaines et des verres à pied, au dessus de la quincaillerie " Tout pour la ménagère" de ses parents.
Quand elle avait rencontré Maurice, au bal des pompiers de St Martin, il avait une petite moustache à la Clark Gable et dansait la valse à l'envers comme personne.
Lui, il était natif de St Sauveur et avait attrapé le virus de la toile très jeune : son père était le tenancier du café de la poste "buvette et casse-croute à toute heure", qui était surtout la seule salle - cinéma de village à la ronde : dans une ambiance enfumée, le public s'entassait sur les bancs de bois pour voir les films de FERNANDEL et Maurice avait mis la main aux bobines dès ses 15 ans .
  Plus tard, grâce aux économies paternelles, il avait pu réaliser son rêve en arrivant à Bélazy St Pierre dans les années 50 : une vraie salle comme à la ville, sièges rabattables en simili rembourré, grands panneaux pour les affiches et un projecteur d'occasion, mais complètemenr révisé, comme neuf , acheté à Paris par un collègue , écailler aux Halles .. Et le summum: le rideau de velours rouge coulissant...
   Mais la poissonnerie c'était la sécurité, parce-que le ciné, c'était bien joli, mais les parents de la Marie-Pierre avaient posé leurs conditions  : Pas de commerce sérieux, pas de mariage!
Alors , Maurice avait cédé et fait d'une pierre deux coups : Cinéma ET Poissonnerie. Mais une fois la valse à l'envers envolée au fil des ans, Marie-Pierre était de plus en plus rebutée par les odeurs fortes de marée et très indisposée par les rassemblements de jeunes "loulous" à mobylettes devant la salle du cinéma chaque fin de semaine . Elle préférait soigner les fleurs de son jardin et occupait ses soirées à broder de ravissants mouchoirs et napperons qu'elle mettait en vente au profit des bonnes oeuvres, au stand "Lingerie" de la kermesse de la paroisse. Elle s'y montrait enfin, dans toute sa splendeur, au côté des épouses des notables de Bélazy qu'elle appelait par leurs prénoms.

La fille Delbaux, Francine, je l'admire, je l'envie, mais elle me fait un peu peur.
Plus âgée que moi, à 14 ans , elle porte déjà des collants-mousse fins, sous sa jupe écossaise grise et rouge .
Elle n'est pas farouche, elle rigole avec les garçons, dans le car et pendant les entractes des soirées cinéma .
  Sa mère a beau faire, il n'y a pas moyen de la garder à la maison : toujours la patte en l'air, à faire l'ouvreuse, tout çà pour reluquer les fils Varoux qui arrivent à deux sur leur moto trafiquée, raie sur le côté et blousons trop courts .

 
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mercredi 10 mars 2010

CINEMA-POISSONNERIE / 1



La rue est toujours là ,mais tout a changé à part la même galère pour circuler,
les voitures garées à cheval sur le trottoir devant la pâtisserie Froment.
C'est toujours comme çà,le Dimanche matin. A la sortie de la messe tout le monde se précipite pour venir chercher les gâteaux commandés la veille s'il vous plait!! Elle ne rigole pas Madame Froment: dans une main  la fiole de rhum dilué pour la rallonge sur les babas, de l'autre, elle aligne les Paris-Brest dans la boîte en carton glacé : " Et avec çà , Monsieur Fontaine? votre dame est passée hier, elle voulait une brioche à tête pour le goûter avec le Tonton , je parie que vous alliez oublier!! Ah! les hommes! Heureusement qu'on pense,nous, n'est-ce pas Mesdames!!"
Et Madame Froment , avec un petit gloussement de gorge, finit d'empaqueter l'énorme brioche dorée , encore tiède. La queue devant la vitrine des délices du Dimanche s'allonge un peu plus ,
et l'on tend le cou pour vérifier s'il reste encore des mokas au café . 
Monsieur Froment, en veste blanche, passe la tête par la porte du fond " Simone, tu diras à Mlle Jenny que ses petits choux vanille sont prêts !"  Madame Froment hausse les épaules qu'elle a charnues :
" Et bien ! On verra si elle descend jusqu'ici! En tout cas, moi, je n'irai pas lui porter, et Frédéric a autre chose à faire que d'aller livrer des choux minuscules et gratuits à cette vieille bique qui n'ouvre son porte-monnaie que les jours de lune rousse!!"
   Un léger brouhaha se fait dans la boutique, les chuchotements par dessus les cols de manteaux vont bon train: Mlle Jenny, voisine de l'église paroissiale, en est l'un de ses piliers les plus fidèles, toujours le chapelet à la main. Longue et sèche comme une herbe folle , elle pèche néanmoins par gourmandise , adorant les chouquettes de chez Froment : elle ne mange que ça, parait-il, avec du lait chaud sucré, et monsieur Froment les lui troque gracieusement, contre des prières pour toute la famille.
Je sors de mon flashback intime et détache mon regard de la pâtisserie: en face, le marchand de journaux n'existe plus, dommage!  C'est là que, durant mes années de lycée, je venais acheter PILOTE, et aussi, souvenir marquant, un certain matin, le premier numéro de" LIBÉRATION ", qu'on n'appelait pas encore par son petit nom "libé".
  Un peu plus bas, du même côté , la cordonnerie Clément a disparu. La porte à carillon s'ouvrait sur les odeurs caractéristiques de cuir , colle et cirage . On y vendait également des modèles "hors- mode ", robustes et austères, propres à arpenter les chemins boueux du canton.
Mais, malgré son désir d'être un tant soit peu aimable entre commerçants , Maman n'a jamais réussi à me persuader de porter ces ballerines beiges en croute de cuir dont la vendeuse me vantait la souplesse en appuyant férocement sur mon gros orteil " Juste la bonne pointure! c'est d'un très bon chaussant Mlle Charlotte! "  Bon chaussant ou pas, à l'époque, il n'y avait que les Clarcks  qui trouvaient grâce à mes pieds ,et ce n'était pas à Bélazy St Pierre qu'on en trouvait......
  Mon regard suit de loin la courbe de la rue jusqu'à la trouée de la grand- place, mais moi, je reste piquée là, 
sur le trottoir : Maintenant  j'y suis, c'est l'endroit.
 Et je ne vois rien , rien qu'une façade anonyme.
           
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mardi 9 mars 2010

Papillons de nuit....



Sommeil
léger
 Ailes de papillons 
Neige enfuie
Effleurer
L'infini 
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Marmelade d'Oranges amères



Recette transmise par Mimi,

la tenant elle-même de Blanche de Vérines (petit village du Valois)

Tout à fait adaptable avec des oranges douces non-traitées



Les oranges ci-dessus ont été cueillies au pays des mimosas .


-3 litres d'eau par kg d'oranges
-1 kg de sucre par kg de mélange bouilli ( 3 kg)
-2 sachets de VITPRIS ( pectine de pomme)
Recette réalisée avec 3 kg d'oranges.

-Couper les oranges en 2. les presser à la main
 Enlever les pépins et les réserver dans un petit nouet confectionné avec une compresse  stérile dépliée, ces pépins seront ajoutés à la cuisson pour donner leur pectine.
-Couper les demi-oranges déjà pressées en gros morceaux et les hacher au hachoir à viande ou dans un robot ménager. 
Ajouter à ce hachis , le jus reccueilli, le nouet de pépins,
3 litres d'eau pour 1 kg de fruits.

Faire bouillir ce mélange à bon feu en couvrant, pendant 30 mn.
Hors du feu , ajouter les 3 kg de sucre , en en ayant prélevé
4 cuillères à soupe , à mélanger avec les 2 sachets de VITPRIS
dans un bol en attente.
Remettre sur le feu en mélangeant bien .
Après reprise de l'ébullition, laisser mijoter 20 à 25 mn.
Ajouter le mélange VITPRIS/ sucre.
Porter à ébullition 10 mn.
Ecumer les impuretés remontant à la surface .
Faire le test de l'assiette , si nécessaire , prolonger la cuisson de quelques minutes.
Enlever le nouet-pépins du mélange.
Verser alors la confiture dans des pots propres et stérélisés préalablement au lave vaisselle , ou bien au four trad. à 60°
pendant 20 mn.
Bloquer les couvercles et mettre à l'envers .
La marmelade est vraiment prise après quelques jours




  Le résultat ci dessus n'est pas du à une mutation post-cuisson,
ni à l'utilisation de fruits transgéniques ,
mais aux élucubrations facétieuses de V.
qui, grâce à la magie du numérique peut jouer ainsi au cuisinier sorcellique et nous concocter de troublantes  mixtures ...!!
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lundi 8 mars 2010

la lucarne




  Juste de l'autre côté,
commence la forêt des contes,
celle des loups et des cabanes sur les pattes de poule....
J'entends marcher...
La neige efface les traces 
De la Baba-Yaga
et a recouvert les cailloux du petit Poucet ..


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COLD SONG.....

Sans bruit ,
La neige dans la nuit...

Poésie silencieuse,
Lumière laiteuse
bleu opale


Matin  au goût d'enfance



 photos: Agnès Balaÿ
 
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dimanche 7 mars 2010

Giboulées


                                                                          photos:Agnès Balaÿ

 Hier, temps radieux,
Fleurs qui pointent leur corolles,
V. qui en profite pour réparer une fuite sur le toit,
Et moi qui musarde à fixer tout çà ,le nez au soleil


                                                                            photos:Agnès Balaÿ

 Ce matin , coup de théâtre!
Grand saupoudrage blanc dès 8h 30,
Et les flocons continuent de plus belle leur ballet hivernal..
Le Printemps est reparti sous la couette!
Terminons le repas avec le gâteau au chocolat recette Lôlà,
(juste une retouche: ai remplacé la noix de coco par de la poudre d'amandes)
Un régal avec le café...
Bon dimanche!!
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vendredi 5 mars 2010

En visite


photos V Balaÿ / spectacle Compagnie Cacahuète

 
  Sans doute aurait il du renoncer à  penser.
La rumeur du Monde suffisait
Au contre jour flou,
Lueur effrangée d'un étrange été.
Prendre le contre-pied
Et tendre la joue
C'est tout.
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jeudi 4 mars 2010

Posé là

 Ce qui est bien
avec
Un coussin
C'est que  rien ne l'oblige
A bouger du canapé.
La sieste , ça le connait.

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